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Mardi le 19 Juin 2018 12:19:32 0 Closer

Santé : “A 26 ans, je vis presque comme tout le monde… avec le VIH”

Lors d'un banal contrôle de santé, Lucie apprend qu'elle a contracté le VIH. A 20 ans, son monde vacille. Puis elle apprend à vivre avec et témoigne aujourd'hui pour informer.

"Je leur ai fait confiance lorsqu'ils me disaient avoir fait le test et j'avoue que je ne me sentais pas concernée. Inconsciemment, j'avais sans doute en tête que ça ne touchait que les homosexuels ou les toxicos, pas de jeunes étudiants un peu fêtards." Mais, le 28 juin 2012, elle apprend qu'elle est atteinte du virus. "Je devais subir une petite intervention chirurgicale et j'avais donc dû faire une prise de sang. Le médecin qui avait reçu les résultats m'annonce directement, sans fioritures ni pathos, que je suis séropositive."

"J'ai accordé ma confiance trop vite, trop facilement"

A cet instant, un flot de questions se presse dans la tête de la jeune femme : "Qu'est-ce que ça va changer ? Quelles vont être les conséquences dans mon corps ? Qui m'a filé ça ? Esteban ? On était à court de capotes lors du week-end qu'on a passé ensemble. Ou Fabrice, ce mec qui m'a draguée dans la rue, à qui j'ai fait une fellation ? Mais ça ne suffit pas pour attraper le sida... Est-ce que ça suffit ? Putain, je sais pas !"

Elle comprend alors qu'elle est mal informée sur la maladie et qu'elle a "accordé [sa] confiance trop vite, trop facilement". Elle doit désormais être traitée par trithérapie, trois médicaments à prendre une fois par jour. "J'ai gardé une alarme sur mon téléphone pendant près de cinq ou six mois. A 19 h 30, je devais prendre mes médicaments. Maintenant, c'est devenu automatique." Un traitement qui permet à Lucie de vivre "presque" comme tout le monde.

"Dire à chaque rencontre que je suis séropositive, c'est épuisant"

"Si tout se passe bien, je n'aurai jamais le sida. On le déclare quand le VIH dépasse un certain seuil. Il entraîne alors un affaiblissement du système immunitaire et permet à d'autres maladies de s'installer. Mes médicaments baissent justement la charge virale du VIH dans mon corps, si bien qu'elle est indétectable aujourd'hui. Ça veut dire que je ne peux pas transmettre le virus et que l'impact sur mon organisme est très faible." Après une période d'angoisse et d'inquiétude, Lucie apprend donc à vivre avec le VIH. "Je n'ai pas changé mes plans de vie, je suis descendue à Cannes pour suivre ma formation en journalisme, mais il y a eu des moments compliqués. Comme d'annoncer à un garçon qui me plaisait beaucoup que j'étais séropositive, alors qu'on était sur le point de faire l'amour. Il a été compréhensif, j'ai eu de la chance. Mais dire à chaque rencontre que je suis séropositive, c'est épuisant. Cette discussion a toujours été le moment que je redoutais."